12 décembre 2014

Vie syndicale SNES-FSU hors de France

Stage syndical et tournée au Maroc

Stage syndical et tournée au Maroc

Le SNES hors de France a co-animé, avec le SNES-FSU Maroc, un stage de deux jours au Lycée Français Descartes de Rabat. Syndiqués et responsables SNES se sont retrouvés sur les points d’actualité syndicale, avec en toile de fond les élections professionnelles en cours, à l’AEFE comme au Ministère de l’Education nationale. Etaient présents des collègues expatriés, résidents et recrutés locaux de Rabat, Casablanca, Meknes, Marrakech, Mohammedia, ainsi que des collègues de la MLF-OSUI.

Sur l’AEFE, le SNES a mis l’accent sur le contexte budgétaire. Pour 2015, la subvention de l’Etat est à nouveau revue à la baisse (environ 8 M€). En tant qu’établissement public, l’Agence est soumise à une diminution de sa dotation de 2%. Le SNES s’oppose à cette baisse, qui s’ajoute à celles des précédents budgets et porte une nouvelle atteinte aux missions de services publics de l’AEFE. Dans un réseau qui va toujours croissant, la priorité présidentielle à l’Education, pourtant transmise-au moins partiellement-dans les faits à l’Education nationale, n’est pas suivie d’effets concrets à l’étranger. C’est dans ce cadre que différents points ont été abordés sur les dossiers de rémunération des personnels, tels que l’ISVL des résidents ou l’avantage familial. Sur ce dernier sujet, le Maroc est l’illustration de la légitimité des revendications du SNES-FSU concernant le forfait, notamment. Les augmentations régulières des frais de scolarité ont rogné ce forfait petit à petit. Le SNES, avec les syndicats de la FSU, est la seule organisation à demander une augmentation de ce forfait - ainsi que son introduction dans l’Espace Economique Européen - afin que l’avantage familial des résidents soit une aide réelle aux charges de famille et non, comme c’est le cas aujourd’hui, une pompe à faire remonter la totalité de l’argent à l’Agence par le biais des frais d’écolage. Les questions relatives au métier, à la formation, ont également été abordées. Dernier exemple en date, les collègues du réseau n’ont pu, à l’instar de leurs homologues de France, s’exprimer pleinement dans le cadre de la Consultation MEN sur le collège. Les interventions du SNES auprès de l’AEFE n’ont reçu qu’une réponse hors sujet, générant le mécontentement des personnels. Les collègues sont pourtant très attachés au lien avec le MEN et évidemment le cœur de métier. Ce dernier est d’ailleurs souvent écorné par la surcharge de travail, les effectifs qui augmentent dans les classes, faisant de l’exercice du métier une source de souffrance. Le SNES a , à ce titre, rappelé le travail de la FSU au CHS-CT de l’AEFE et dans les établissements. Concernant le contexte de rentrée et l’avenir du réseau, deux points ont fait l’objet d’une attention particulière : la question des postes et la résorption de la précarité. Le Maroc est un réseau qui a beaucoup rendu de supports, notamment dans les grosses vagues de fermetures de postes d’expatriés. Concernant les résidents, le blocage est constaté aujourd’hui, dans un réseau pourtant en expansion. La situation souvent durable, comme dans l’ensemble du réseau AEFE, de collègues titulaires non résidents (TNR), est, pour le SNES, une forme de précarité, parfois déclenchée, comme nous l’avons dénoncée, par des chefs d’établissement qui font venir des titulaires en contrat local alors que ces derniers rencontreront des difficultés pour obtenir un poste de résident. Nous sommes également revenus sur nos interventions concernant la loi Sauvadet (résorption de la précarité). Le combat de la FSU continue pour que les contractuels de l’étranger aient accès, ce n’est pas le cas aujourd’hui, aux bénéfices de cette loi dans le réseau d’éducation à l’étranger. Sur le plan local, un bilan des avancées notables du dialogue social des recrutés locaux au Maroc a fait l’objet de plusieurs interventions. Grilles salariales, perspective de carrière, augmentation du point d’indice ou création du statut d’AED sont autant d’avancées à l’actif du SNES-MAROC et de la FSU. Des points sont encore à régler, tels que la complémentaire retraite des agents français de droit local, dossier mené par le SNES-FSU. Toutes ces questions ont été abordées dans la perspective des élections professionnelles  : la force du SNES et des syndicats de la FSU est bien sa présence à tous les niveaux d’intervention (en local comme en centrale AEFE) ainsi que l’engagement de ses militants, sur les dossiers individuels comme collectifs.

Plusieurs de ces questions sont transversales et les collègues présents de l’OSUI sont intervenus. Les heures d’information syndicales dans les établissements OSUI de Casablanca (Massignon) et de Rabat (Malraux) ont permis, au-delà de l’échange avec les collègues et les visites des directions, de remettre tous ces points en perspective. Si les détachés de l’OSUI votent, comme les collègues de l’AEFE, aux élections professionnelles du MEN, leurs élections pour élire les CCP MLF centrale et locale au Maroc sont décalées et se tiendront du 18 décembre 2014 au 18 février 2015.

Remercions le DAF de Rabat pour sa présentation très intéressante de l’élaboration d’un budget d’établissement. Situé dans un cadre historique et social, cette approche d’un budget a permis aux stagiaires de mieux appréhender les tenants et les aboutissants. Remercions aussi le Proviseur du Lycée Descartes pour la qualité de son accueil, une fois de plus vérifiée.

Des heures d’information syndicale ont également été tenues dans plusieurs établissements AEFE ou OSUI, ainsi que des rencontres avec les administrations locales.

  • A Meknes, ce sont également les questions liées à l’attractivité qui ont été soulevées. On voit bien la nécessité de supports budgétaires en fonction des besoins, alors que les effectifs sont stables. Le SNES a également soulevé une nouvelle fois la question de l’enseignement direct de l’espagnol, à Fez. Nous sommes également intervenus sur la question des TNR. Sur le dialogue social, nous avons également échangé sur les grilles d’évaluation des recrutés locaux, dans le cadre de la revalorisation et de la promotion.
  • A Casablanca Lyautey, le projet immobilier collège a évidemment été abordé. Le SNES a rappelé son opposition à des projets totalement financés par les établissements sur fonds propres. Un établissement de la taille de Lyautey doit aussi être accompagné concrètement par l’AEFE. Dans ce cadre, nous demanderons par ailleurs que, dans la perspective d’ouverture du nouveau collège, les postes nécessaires soient créés.
  • A Marrakech, un point à été fait sur la rentrée, les postes et le recrutement. Nous avons rappelé notre opposition, de la part de la direction, à ce que de nouveaux titulaires non résidents soient « privilégiés » lors du recrutement, même tardif. Les règles doivent être respectées. Ces collègues se trouvent ensuite parfois dans des situations difficiles et il ne s’agit pas de faire du dumping éducatif. La question de l’externalisation de certains services a également été évoquée, ainsi que la situation des recrutés locaux.
  • A Mohammedia, les différents points généraux ont été abordés avec la direction. L’échange avec les collègues a permis également de faire le tour des questions plus locales, notamment sur le dialogue social des recrutés locaux. Le SNES en a profité pour rappeler les différentes interventions liées à l’exonération des frais de scolarité, et la question du droit d’option (exonération/point d’indice), sur lequel nous intervenons à nouveau.
  • À Casablanca OSUI Massignon, la question des postes de détachés « gelés » a été soulevée. Nous avons rappelé que ces postes devaient être conservés et remis au mouvement. Ces postes sont d’autant plus importants que le ratio (détachés/non détachés) est, nous dit on de 36%. Le SNES a d’ailleurs ouvert l’entretien pour rappeler les droits des personnels concernant la participation à l’heure d’information syndicale. Un long échange a également eu lieu sur les instances et leur composition. Des vérifications vont être faites afin que les instances de l’établissement soient conformes. Un point a également été fait sur le dialogue social des recrutés locaux et le SNES a porté les revendication de revalorisation qui sont, pour nous nécessaires. Le renvoi à la CCPL OSUI ne règle pas tout, loin s’en faut. Comptons sur les élections à venir pour donner une autre tournure au dialogue social OSUI au Maroc !
  • À Rabat OSUI Malraux, le point a été fait sur les questions « MLF », notamment la CCPL et sa représentation. Le SNES a rappelé que ce sont les personnels qui élisent leurs représentants, pas la direction qui décide. De grandes interrogations sur les visites impromptues de classes (y compris pour les titulaires !) par le chef d’établissement. Nous avons précisé le caractère non réglementaire de ces visites, le chef d’établissement n’étant pas un inspecteur. Ce genre de pratiques sont partout à combattre, dans la mesure où elles sont, selon nous, un moyen de pression sur l’ensemble des personnels. Des précisions ont été apportées sur les remplacements : tout remplacement ne peut se faire que sur la base du volontariat et doit évidemment être rémunéré. Les collègues ont également signalé des problèmes liés au plan de formation. Toutes ces interrogations et questions seront bien entendu posées en centrale, par les élus SNES-FSU.