6 février 2023

AEFE : l’opérateur public

Examens 2023 : groupe de travail AEFE

Examens 2023 : groupe de travail AEFE

Un groupe de travail sur les examens s’est tenu à l’AEFE le 2 février, notamment pour faire le bilan de la session 2022 et examiner le projet de note de service de l’Agence pour la session 2023.

1- Bilan de la session 2022

Suite au chaos de la session 2021, le SNES-FSU avait demandé à la direction de l’enseignement, de l’orientation et de la formation à l’AEFE (DEOF) de faire remonter tous ces problèmes aux académies pour que les leçons soient tirées. Cela a été fait, lors de groupes de travail entre la DEOF et les divisions des examens (DEC) des académies de rattachement. Les messages du SNES-FSU semblent avoir été entendus, sur l’absolue nécessité de convocations, sur le droit à décharge de cours pour les correcteurs, sur les oraux en présentiel (sauf si les frontières se ferment...). Il en a résulté une session 2022 un peu plus sereine, mais pas exempte de dysfonctionnements. Le SNES-FSU avait dû intervenir pour allonger les délais de correction suite à divers bugs sur la plate-forme de correction (pertes de notes et d’appréciations, attributions de copies surnuméraires...).

Quelques focus :

- les candidats libres : comme le SNES-FSU l’avait demandé à l’Agence, des correcteurs en académie en France sont sollicités pour la correction des copies de ces milliers de candidats hors AEFE. Nous attirons l’attention de l’Agence sur l’impact organisationnel de ces épreuves sur les établissements comme le lycée international Alexandre Dumas d’Alger, qui doivent fermer leurs portes en mai et juin.

- la situation sanitaire  : lorsque les déplacements étaient impossibles entre pays, le MEN a ouvert des centres d’examens dérogatoires, sur demande des postes diplomatiques et selon des critères d’organisation précis. Par ailleurs des oraux en visio (grand oral, ECE) ont été organisés, selon un protocole très cadré.

Un suivi individualisé a été fait par la DEOF pour que les élèves des lycées de Kiev et Moscou puissent passer les examens du bac ou du DNB en fonction de leur situation (restés sur place ou bien rescolarisés soit en France soit dans un lycée français à l’étranger). Autre cas de figure, le MEN a accepté de basculer le bac en contrôle continu pour les élèves de Shanghai et de Port au Prince, dans l’impossibilité de se déplacer du fait du confinement strict imposé par les autorités chinoises ou bien du fait du niveau d’insécurité à Haïti.

- les taux de réussite  : de même que les pourcentages de mentions, ils retrouvent leurs niveaux de 2019 et donc d’avant les « bacs contrôle continu » de 2020 et 2021.

En rythme nord le taux de réussite a été de 98.5%. Pour les mentions, 28% de mentions TB, 29,4% de mentions B, 25.6% de mentions AB.

En rythme sud, le taux de réussite est de 99 %, dont mentions TB : 29,2 %, mentions B : 30% et mentions AB : 26,2%

2- Point sur les indemnités de jury d’examen (IJE)

Le SNES-FSU est revenu sur certains cas d’indemnités d’examens non payées pour la session 2021 (sic !) et 2022, par exemple au Kenya et au Liban. L’Agence identifie comme source de retard les problèmes techniques et informatiques (liés à la réforme du bac), mais aussi le délai de transmission par les établissements des états de frais. Nous avons ainsi appris que certains établissements venaient à peine de les transmettre à l’Agence !

Pour le SNES-FSU, dès lors que les correcteurs veillent à rendre en mars, juin ou au plus tard en septembre leurs états de frais, rien ne justifie que les établissements tardent à les faire remonter à l’Agence dans les semaines qui suivent.

Nouveauté pour la session 2023 : les ECE (épreuves orales de compétences expérimentales) de SVT et physique-chimie et les épreuves pratiques de NSI seront rémunérées, voir cet article du SNES-FSU.

Nous encourageons donc les collègues à s’assurer, via la section SNES-FSU de l’établissement, que le chef d’établissement transmet au plus tôt les états de frais à l’AEFE.

3- Perspectives sur la session 2023

- dates des épreuves : voir notre article "examens 2023" et ses mises à jour. Malgré la pétition intersyndicale demandant le report à juin des épreuves de spécialité, le MEN les maintient en mars, ce qui met élèves et enseignants sous pression pour tenir le programme très chargé et risque d’émousser la motivation comme l’assiduité des élèves pour le dernier trimestre.

- oraux en distanciel : pour le SNES-FSU, la norme d’un examen est le présentiel. De même que l’enseignement à distance est une forme dégradée d’enseignement, l’examen à distance constitue une forme dégradée d’examen : la visio dénature l’épreuve dans ses conditions pratiques et dans l’interaction entre examinateur et candidat. Pour le SNES-FSU, seule la situation sanitaire amenant à fermer un établissement ou les frontières ou une situation sécuritaire tendue peut justifier, exceptionnellement, le recours à la visioconférence pour la tenue d’examens oraux.

L’AEFE en convient et dit que le recours au présentiel est privilégié. C’est le cas pour les oraux de français, pour les ECE, pour le grand oral, pour les « oraux de rattrapage » (en fait épreuves du second groupe d’épreuves).

Le SNES-FSU demande aux collègues de l’alerter dès lors qu’une épreuve orale est organisée en distanciel alors que rien n’empêche les déplacements d’examinateurs (frontières ouvertes, pas de contrainte sanitaire particulière) .

- composition des jurys, décharge de surveillance, enseignant et ses élèves : le SNES-FSU a obtenu des améliorations dans la rédaction de la note de service de l’AEFE qui cadre le déroulement des examens dans les centres étrangers. Les propositions qu’elle avait adressées à la DEOF à l’issue de la session 2022 ont été largement prises en compte (voir cet article). Parmi les avancées obtenues en conformité avec les textes réglementaires en France, la note de service précise désormais que :
 pour la correction du DNB, seront mobilisés en priorité les enseignants exerçant en collègue n’ayant pas été sollicités pour le baccalauréat. Les enseignants de lycée déjà convoqués dans un jury de baccalauréat ne doivent être appelés qu’en dernier recours. Cela évitera par exemple,pour les professeurs de lettres, d’ajouter le DNB aux écrits + oraux de l’épreuve anticipée de français et au grand oral.
 les correcteurs de philosophie et de lettres sont déchargés de toute surveillance ;
 aucun enseignant ne peut examiner un candidat qu’il a eu comme élève durant l’année ni surveiller ses propres élèves ;

- décharge de cours pour correction des enseignements de spécialité (fin mars) : le SNES-FSU rappelle que beaucoup de correcteurs enseignent aussi dans des classes de collège où les cours se poursuivront, comme ceux de seconde et 1re, et que la nécessité de décharge de cours se fera sentir. La note de service sur les examens prévoit cette possibilité, il faut y recourir. Nous demandons également que la transmission des copies scannées soit la plus rapide possible, et que les délais de correction soient suffisants.

Le SNES-FSU conseille aux correcteurs d’utiliser les deux journées de décharge forfaitaires pour la correction (dès lors que la charge de correction le justifie).

- plateforme de correction : à la demande du MEN, c’est désormais la plate-forme utilisée en France, Santorin, qui sera utilisée pour la correction numérisée des copies de bac. Adieu Viatique, dont l’usage s’était diffusé dans le réseau AEFE depuis 2009... mais qui restera de mise pour la correction du DNB. A priori les deux plates formes sont très proches en terme d’ergonomie et de fonctionnalité.

Le SNES-FSU a demandé qu’une information, à défaut d’une formation, soit mentionnée dans les convocations pour les correcteurs.

- coordination pédagogique des examens : depuis l’an dernier, la note de service AEFE sur les examens le SNES-FSU précise que les enseignants formateurs EMCP2, les résidents et les titulaires en recrutement local peuvent être sans distinction sollicités pour être référent pédagogique lors de la correction des examens. Le SNES-FSU a déploré qu’une rémunération ne soit pas prévue (pas davantage qu’en France) pour cette mission. Aussi a-t-il fait confirmer à la DEOF le fait que cette tâche ne peut pas être imposée, elle est fondée sur le volontariat.

Le SNES-FSU indique aux collègues qu’ils peuvent donc refuser la mission de coordination pédagogique des examens s’ils ne souhaitent pas l’accomplir. Il rappelle par ailleurs qu’une reconnaissance du travail effectué est possible sous forme de décharge de cours ou de correction.

- service coordinateur des examens  : l’expérience de ces dernières années montre que le déroulement des examens gagne en efficience lorsqu’un service coordinateur des examens les pilote à l’échelle d’une zone. Aussi pour la session 2023, les lycées français de Dakar et Abidjan joueront ce rôle en Afrique de l’ouest, les lycées de Cotonou et de Pointe Noire en Afrique centrale, Athènes en Europe du sud-est, Singapour en zone Asie-Pacifique, Santiago du Chili en zone Amérique latine rythme sud. A terme les autres zones se doteront de tels services coordinateurs des examens.

Le SNES-FSU insiste sur la nécessité de donner les moyens humains à de tels services pour qu’ils puissent fonctionner au mieux. L’Agence répond que des postes sont créés, par exemple à Cotonou

- ev@lang  : Comme en France, ce test de langue anglaise en fin de cycle 4 est généralisé. Les élèves le passeront entre le 27 février et le 21 avril. Le bilan que le SNES-FSU avait demandé à la DEOF montre une réelle satisfaction des collègues, mais certains retours nécessitent remédiation : ne pas attendre la fin de la période pour positionner le test, résoudre certains problèmes techniques. Comme nous le craignions, la charge de travail supplémentaire (suivi des collègues) retombe sur les EMCP2 alors que cela ne fait pas partie de leurs obligations de service.

Pour nous tout travail mérite salaire, et l’établissement est en mesure de rémunérer (HSE par ex). Voir cet article du SNES national.

4- L’enseignement supérieur à l’AEFE : la perspective d’un essor des BTS

Alors que les classes préparatoires aux grandes écoles à l’AEFE ont montré leurs limites en terme de recrutement (une seule susbiste, au lycée français de Rabat), l’AEFE mise sur un développement de filières BTS dans plusieurs lycées depuis la rentrée 2022 :
 lycée franco-hellénique d’Athènes (BTS tourisme international)
 lycée Lyautey à Casablanca (BTS commerce international)
 lycée Regnault à Tanger (BTS commerce international).

A ce stade il s’agit d’une offre CNED adossée à l’AEFE : le CNED fournit des cours, et l’AEFE un tutorat pédagogique, un accompagnement des stages, un soutien renforcé en langue, des activités de classe inversée... L’emploi du temps de l’élève se répartit à peu près équitablement entre un temps de travail asynchrone (sur les cours et activités du CNED) et un temps d’accompagnement dans l’établissement.